La lutte contre les parasites digestifs du bétail : un pilier de la sécurité alimentaire
La sécurité alimentaire est une préoccupation majeure qui s'étend bien au-delà des cuisines des restaurants et des usines de transformation. Elle prend racine dès l'élevage, où la santé animale joue un rôle fondamental dans la qualité et la salubrité des produits finaux. Parmi les menaces constantes pesant sur le bétail, les parasites digestifs représentent un défi persistant, affectant la santé et la productivité des animaux, et par extension, l'ensemble de la filière viande.
L'importance des traitements anthelminthiques et le défi de la résistance
Pour contrer ces infestations parasitaires, les éleveurs s'appuient sur des médicaments appelés anthelminthiques. Ces traitements sont cruciaux pour maintenir les animaux en bonne santé, assurer leur bien-être et limiter la transmission de parasites potentiellement zoonotiques (transmissibles à l'homme). Cependant, un problème grandissant menace l'efficacité de cette stratégie : le développement de la résistance des parasites aux anthelminthiques.
Comme pour les antibiotiques, une utilisation répétée et parfois inappropriée peut entraîner une sélection naturelle des parasites les plus résistants, rendant les médicaments actuels de moins en moins efficaces. Cette situation complexe requiert une surveillance et une recherche constantes pour s'assurer que les traitements restent viables.
Anses au cœur de la recherche pour une meilleure efficacité
L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) est à la pointe de cette recherche. L'Anses s'engage notamment dans l'évaluation de l'efficacité des traitements anthelminthiques existants, non seulement pour les bovins, mais aussi pour les équidés (bien que ces derniers soient moins directement liés à la consommation humaine, leur santé fait partie de l'écosystème agricole global). L'objectif est de comprendre pourquoi certains traitements échouent et comment les parasites développent des mécanismes de défense.
Un axe majeur de cette recherche est la mise au point de nouveaux outils pour identifier rapidement et précisément cette résistance. Une détection précoce permettrait aux professionnels de la santé animale d'adapter leurs stratégies de traitement, d'éviter la propagation des souches résistantes et de protéger l'efficacité des médicaments disponibles le plus longtemps possible.
Quelles implications pour la sécurité alimentaire et l'hygiène en restauration ?
Si la recherche sur les parasites du bétail peut sembler éloignée des préoccupations quotidiennes d'un restaurateur, ses implications sont directes et fondamentales. Des animaux sains produisent une viande de meilleure qualité, réduisant les risques de présence de parasites (même si la cuisson reste la protection ultime) et assurant une matière première conforme aux normes sanitaires les plus strictes. Une gestion efficace des parasites limite également le besoin de traitements lourds, contribuant à une production plus durable et à la réduction des résidus médicamenteux potentiels dans la chaîne alimentaire.
Pour les professionnels de la restauration, s'approvisionner auprès de filières qui intègrent ces bonnes pratiques d'élevage et de santé animale est un gage de qualité et de sécurité. C'est un maillon essentiel de la chaîne d'hygiène alimentaire globale, garantissant aux consommateurs des produits sains et sûrs, du pré à l'assiette.
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