Dans un secteur où la sécurité alimentaire est primordiale, chaque nouvelle évaluation réglementaire concernant les intrants agricoles mérite l'attention des professionnels de la restauration. L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (Anses) a récemment publié les conclusions de son évaluation pour un nouveau permis de commerce parallèle concernant le FENTYOZA 150, un produit phytopharmaceutique.

Qu'est-ce que le FENTYOZA 150 et pourquoi une nouvelle autorisation ?

Le FENTYOZA 150 est un fongicide de type concentré émulsionnable (EC) dont la substance active est le fenpyrazamine, dosée à 150 g/L. Son utilisation principale est la protection des vignes (raisins de cuve et raisins de table) contre l'oïdium (Uncinula necator), une maladie fongique courante. Le produit, dont l'autorisation d'origine provient d'Espagne, a fait l'objet d'une demande de permis de commerce parallèle pour être distribué en France.

Le principe du commerce parallèle

Le commerce parallèle permet l'importation d'un produit phytopharmaceutique déjà autorisé dans un État membre de l'Union Européenne vers un autre, à condition qu'il soit identique ou équivalent à un produit déjà autorisé dans le pays importateur. L'objectif est souvent de favoriser la concurrence et d'assurer une disponibilité des produits.

L'évaluation de l'Anses : Gage de sécurité

L'Anses, en tant qu'autorité compétente, a procédé à une évaluation rigoureuse du FENTYOZA 150 importé. Le processus consiste à vérifier que le produit importé est bien équivalent au produit de référence déjà en circulation et autorisé en France, sous le même numéro d'autorisation (AMM n°2110006). Les conclusions de l'Anses affirment cette équivalence. Cette validation est essentielle car elle garantit que le produit importé présente les mêmes caractéristiques, efficacité et profil toxicologique que le produit déjà évalué et jugé sûr pour l'usage agricole ciblé, dans le respect des limites maximales de résidus (LMR) établies.

Impact pour les professionnels de la restauration : vigilance et traçabilité

Bien que l'autorisation d'un produit phytosanitaire soit une démarche agricole, elle a des répercussions directes sur l'ensemble de la chaîne alimentaire, jusqu'à l'assiette du consommateur. Pour les restaurants, traiteurs et autres établissements de bouche, l'utilisation de tels produits sur les matières premières comme les raisins (frais ou transformés en vin) souligne l'importance de plusieurs aspects clés de la sécurité alimentaire et de l'hygiène :

  • Traçabilité renforcée : Il est crucial de connaître l'origine de vos fruits et légumes, de vos vins et de tous les produits transformés. Demandez des informations précises à vos fournisseurs sur les pratiques culturales.
  • Choix des fournisseurs : Privilégiez les partenaires qui garantissent des bonnes pratiques agricoles et une conformité aux réglementations en vigueur, ou qui proposent des produits issus de l'agriculture biologique.
  • Sensibilisation aux résidus : Même si les produits sont utilisés dans les limites réglementaires, la vigilance reste de mise. Une bonne pratique d'hygiène en cuisine, comme le lavage minutieux des fruits et légumes, est toujours indispensable.
  • Conformité HACCP : L'intégration de la gestion des fournisseurs et de l'évaluation des risques liés aux matières premières dans votre système HACCP est fondamentale pour maîtriser ces potentiels dangers.

Cette nouvelle autorisation rappelle aux restaurateurs que la compréhension des processus agricoles et réglementaires est une composante indirecte mais significative de la maîtrise de leur chaîne alimentaire. S'informer, interroger et exiger la transparence sont des piliers pour offrir des produits sûrs et de qualité à leur clientèle.

Source : Anses