L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSeS) joue un rôle crucial dans la protection de la santé publique et de l'environnement, notamment en évaluant les produits utilisés dans notre chaîne alimentaire. Récemment, l'ANSeS a publié les conclusions de son évaluation concernant l'extension d'usages d'un produit phytopharmaceutique dénommé APPLESMART 3.3 VP. Cette décision, rendue possible grâce au mécanisme de reconnaissance mutuelle au sein de l'Union européenne, mérite l'attention des professionnels de la restauration et de la sécurité alimentaire.

Qu'est-ce que l'APPLESMART 3.3 VP ?

L'APPLESMART 3.3 VP est un produit phytopharmaceutique, communément appelé pesticide, dont la substance active est le chlorpyrifos-methyl. Il est formulé comme un concentré émulsionnable (EC) et est utilisé en tant qu'insecticide. L'évaluation de l'ANSeS portait spécifiquement sur l'extension de ses utilisations sur de nouvelles cultures ou dans de nouvelles conditions.

  • Substance active : Chlorpyrifos-methyl
  • Type de produit : Insecticide
  • Formulation : Concentré émulsionnable (EC)
  • Usages évalués : Traitement de diverses cultures telles que les céréales, les arbres fruitiers, les oliviers, et d'autres encore, pour lutter contre des insectes ravageurs spécifiques.

Le principe de reconnaissance mutuelle

La reconnaissance mutuelle est un mécanisme européen permettant à un produit phytopharmaceutique, déjà autorisé dans un État membre, d'obtenir une autorisation dans un autre État membre. L'ANSeS, en tant qu'autorité compétente en France, a examiné le dossier soumis pour l'APPLESMART 3.3 VP, validant ainsi l'extension de ses usages sur le territoire français, sous certaines conditions.

Évaluation des risques et mesures de mitigation

L'évaluation de l'ANSeS est exhaustive. Elle se concentre sur les risques potentiels pour la santé humaine (consommateurs, opérateurs, travailleurs) et pour l'environnement. Pour l'APPLESMART 3.3 VP, des conclusions ont été tirées concernant :

Risques pour la santé humaine :

  • Consommateurs : L'évaluation prend en compte les limites maximales de résidus (LMR) dans les denrées alimentaires traitées, garantissant que les niveaux d'exposition sont acceptables.
  • Opérateurs et travailleurs : Des mesures de protection individuelle (EPI) sont rendues obligatoires, ainsi que des délais de rentrée spécifiques après traitement pour prévenir toute exposition excessive.

Risques pour l'environnement :

  • L'impact sur la faune et la flore non cibles, notamment les organismes aquatiques, est également évalué, avec des mesures visant à limiter la dérive du produit et sa dispersion.

Le produit lui-même est classé comme "nocif en cas d'ingestion", "irritant pour la peau", "peut provoquer une sensibilisation par inhalation" et "très toxique pour les organismes aquatiques avec des effets à long terme". Ces classifications soulignent l'importance des précautions d'emploi.

Implications pour les professionnels de la restauration

Bien que les produits phytopharmaceutiques ne soient pas utilisés directement dans les cuisines professionnelles, leur application sur les matières premières agricoles a un impact direct sur la sécurité alimentaire des produits finis. Pour les acteurs de la restauration :

  • Connaissance de la chaîne d'approvisionnement : Comprendre les réglementations et les substances autorisées sur les cultures est essentiel pour une gestion rigoureuse des fournisseurs et des matières premières.
  • Maîtrise des risques : Le respect des bonnes pratiques d'hygiène et la traçabilité sont des piliers fondamentaux de l'approche HACCP, permettant de s'assurer de la qualité et de la sécurité des ingrédients.
  • Information continue : Suivre les décisions des autorités comme l'ANSeS permet de rester informé des évolutions réglementaires et des pratiques agricoles qui influencent indirectement la sécurité des aliments servis.

La vigilance reste de mise, et l'information est la clé pour garantir des produits sains et sûrs à la clientèle. Cette décision de l'ANSeS illustre l'équilibre constant entre la nécessité de protéger les cultures et l'impératif de préserver la santé des consommateurs et l'environnement.

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