L'Agence Nationale de Sécurité Sanitaire de l'Alimentation, de l'Environnement et du Travail (ANSES) joue un rôle prépondérant dans l'évaluation et l'autorisation des produits phytopharmaceutiques sur le marché français. Récemment, l'agence a publié ses conclusions concernant un nouveau permis de commerce parallèle pour un produit dénommé FLONI. Cette annonce, bien que technique, a des répercussions directes sur la chaîne d'approvisionnement alimentaire et, par extension, sur la sécurité alimentaire dans le secteur de la restauration.

Qu'est-ce que le commerce parallèle et pourquoi FLONI est-il concerné ?

Le concept de commerce parallèle, dans le domaine des produits phytopharmaceutiques, permet la commercialisation en France d'un produit déjà autorisé dans un autre État membre de l'Union européenne, à condition qu'il soit jugé identique ou comparable à un produit de référence déjà autorisé sur le territoire national. Dans le cas de FLONI, il s'agit d'un produit phytopharmaceutique dont l'autorisation repose sur la similarité avec le produit de référence Teppeki, déjà en usage en France.

Cette procédure assure que les produits importés via ce circuit répondent aux mêmes exigences de sécurité et d'efficacité que ceux déjà présents sur le marché national, garantissant ainsi une harmonisation des standards au sein de l'UE.

FLONI : Un insecticide à base de flonicamide

L'évaluation de l'ANSES a porté sur un produit phytopharmaceutique à base de flonicamide, une substance active reconnue pour son efficacité en tant qu'insecticide. Son principal objectif est le contrôle des populations de pucerons, qui peuvent causer des dommages significatifs aux cultures. L'utilisation de FLONI est autorisée sur un large éventail de cultures, parmi lesquelles figurent :

  • Les céréales
  • Les pommes de terre
  • Les fruits à noyau (abricot, cerise, pêche, nectarine, prune)
  • Les fruits à pépins (pomme, poire)
  • Les fraises
  • Certaines plantes ornementales

Ces cultures sont des ingrédients couramment utilisés en restauration, ce qui rend cette autorisation particulièrement pertinente pour les professionnels soucieux de la provenance de leurs matières premières.

Les conclusions de l'ANSES : Un gage de sécurité ?

L'ANSES a minutieusement examiné les conditions d'utilisation de FLONI par rapport à celles du produit de référence Teppeki. Ses conclusions sont claires : les usages identifiés du produit de référence et du produit de commerce parallèle sont jugés comparables en termes de bonnes pratiques agricoles. Cela signifie que l'application de FLONI, dans les conditions d'utilisation spécifiées, ne présente pas de risques supplémentaires par rapport à l'utilisation de Teppeki.

L'agence n'a donc pas identifié de risques spécifiques justifiant un refus d'autorisation. Cette évaluation est cruciale car elle permet de s'assurer que l'introduction de ce produit sur le marché français via le commerce parallèle ne compromet pas la santé des consommateurs ni l'environnement, tant que les recommandations d'usage sont respectées.

Implications pour la restauration et la sécurité alimentaire

Pour les professionnels de la restauration, cette autorisation renforce l'importance de plusieurs aspects fondamentaux de la sécurité alimentaire :

  • La traçabilité des produits : Il est primordial de connaître l'origine de vos fruits et légumes, et de vous assurer que vos fournisseurs respectent les réglementations en vigueur concernant l'utilisation des produits phytopharmaceutiques.
  • Les bonnes pratiques d'hygiène : Le lavage minutieux des fruits et légumes reste une étape essentielle pour minimiser l'exposition à d'éventuels résidus, même si les produits sont conformes aux limites maximales de résidus (LMR).
  • La veille réglementaire : Être informé des nouvelles autorisations et des évolutions réglementaires permet d'adapter vos processus d'approvisionnement et de préparation.

L'autorisation de FLONI par l'ANSES, dans le cadre du commerce parallèle, est une illustration de la complexité de la réglementation des produits phytopharmaceutiques et de son impact sur la chaîne alimentaire. Elle rappelle aux acteurs de la restauration que la sécurité alimentaire est une vigilance constante, nécessitant une connaissance approfondie des produits utilisés en amont de la production agricole.

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