La sécurité alimentaire est une préoccupation constante pour tous les acteurs de la chaîne, de la production agricole à l'assiette du consommateur. Dans ce contexte, l'évaluation et la surveillance des produits phytopharmaceutiques par des organismes comme l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSEF) sont primordiales. Récemment, l'ANSEF a rendu ses conclusions concernant un changement de composition d'un produit bien connu : l'AMISTAR TOP.

L'ANSEF et la surveillance des produits phytopharmaceutiques

Un produit phytopharmaceutique, souvent appelé « pesticide » dans le langage courant, est une substance ou un mélange de substances destiné à protéger les végétaux ou les produits végétaux contre les organismes nuisibles, ou à influer sur leurs processus vitaux. Avant toute mise sur le marché, ces produits sont soumis à des évaluations rigoureuses pour s'assurer de leur innocuité pour la santé humaine et l'environnement.

L'ANSEF joue un rôle central en France dans cette démarche. Elle évalue les risques associés à ces produits et délivre, modifie ou retire les autorisations de mise sur le marché. Son travail garantit que seuls les produits dont les risques sont jugés acceptables sont utilisés dans l'agriculture, avec des impacts directs sur la sécurité alimentaire.

AMISTAR TOP : Un changement mineur sous la loupe de l'ANSEF

L'AMISTAR TOP est un fongicide largement utilisé pour protéger diverses cultures. L'évaluation récente de l'ANSEF portait sur une modification de sa composition, plus spécifiquement un changement de certains co-formulants. Il est crucial de noter que cette modification n'a pas affecté les substances actives du produit, à savoir l'azoxystrobine et le difénoconazole, qui demeurent inchangées en nature, concentration et spécifications.

Qu'est-ce qu'un changement de composition « non significatif » ?

La réglementation européenne, notamment l'article 52 du Règlement (CE) n°1107/2009 concernant la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, prévoit des procédures pour les modifications mineures. Dans le cas de l'AMISTAR TOP, l'ANSEF a qualifié le changement de « non significatif » ou « mineur ». Cela signifie concrètement que :

  • Le nouveau co-formulant présente un profil toxicologique et écotoxicologique similaire ou plus favorable.
  • La modification n'a aucun impact sur les propriétés physico-chimiques du produit.
  • L'efficacité de l'AMISTAR TOP reste intacte.
  • Surtout, cette modification n'altère en rien l'évaluation des risques préalablement établie pour la santé humaine et l'environnement.

En d'autres termes, malgré le changement de composition, le profil de risque du produit reste identique ou s'améliore, ce qui ne nécessite pas une nouvelle évaluation complète des risques.

Implications pour la sécurité alimentaire et la restauration

Pour les professionnels de la restauration et, plus largement, de la chaîne alimentaire, cette conclusion de l'ANSEF est une information rassurante. Elle confirme que les produits agricoles traités avec l'AMISTAR TOP, lorsqu'utilisé conformément à ses autorisations, ne présentent pas de nouveaux risques liés à cette modification de composition. La vigilance quant au respect des Limites Maximales de Résidus (LMR) demeure essentielle, mais cette évaluation atteste de la rigueur des contrôles en amont.

Cette décision illustre l'importance des agences de régulation telles que l'ANSEF dans la garantie de la sécurité alimentaire. Elle permet aux professionnels de continuer à s'approvisionner en toute confiance, en s'appuyant sur un cadre réglementaire strict et des évaluations scientifiques continues. Rester informé de ces actualités réglementaires est une composante clé des bonnes pratiques d'hygiène et de gestion des risques dans la restauration.

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