Un Antimousse sous la Loupe de l'ANSES : Extension d'Emploi Approuvée

L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a récemment rendu un avis crucial concernant la sécurité alimentaire. Cet avis, publié sous la référence MATAE2023-SA-0218, répond à une demande d'extension d'emploi pour un antimousse spécifique, utilisé comme auxiliaire technologique. Une décision qui impacte directement la production de certains ingrédients essentiels à l'industrie agroalimentaire.

Comprendre l'Auxiliaire Technologique en Question

L'antimousse dont il est question est composé de copolymères d’oxyde d’éthylène et d’oxyde de propylène, estérifiés et non-estérifiés. Ces substances sont déjà connues et autorisées dans le cadre de certaines applications industrielles, notamment dans des procédés de fermentation pour la production d'acides aminés, de vitamines ou d'enzymes. Leur fonction principale est de prévenir la formation excessive de mousse, qui peut entraver l'efficacité des processus de production.

Il est important de distinguer un auxiliaire technologique d'un additif alimentaire. Contrairement à un additif, un auxiliaire technologique est utilisé lors de la transformation des matières premières, mais n'est pas censé être présent dans le produit fini ou, s'il l'est, à des niveaux négligeables et sans rôle technologique résiduel.

L'Extension d'Emploi : Cibler les Micro-organismes

La demande d'extension soumise à l'ANSES visait à autoriser l'utilisation de cet antimousse spécifiquement dans la production de micro-organismes. Cela inclut, par exemple, les levures, les bactéries utilisées comme cultures de démarrage ou les probiotiques destinés à la consommation humaine. Ces micro-organismes sont des composants de plus en plus courants dans notre alimentation, qu'il s'agisse de produits laitiers fermentés, de compléments alimentaires ou d'autres applications.

L'Évaluation Rigoureuse de l'ANSES et ses Conclusions

L'expertise de l'ANSES a été sollicitée pour évaluer la sécurité de cette extension d'emploi. L'Agence a examiné les données toxicologiques disponibles sur ces copolymères. Elle a également analysé les niveaux de résidus potentiels de l'antimousse dans les micro-organismes produits et, par conséquent, dans les produits alimentaires finis.

Sécurité Toxicologique et Niveaux Résiduels

L'évaluation a conclu que les données toxicologiques existantes sont suffisantes pour considérer l'utilisation de ces copolymères comme sans danger dans le cadre de l'extension demandée. De plus, les niveaux de résidus de l'antimousse dans les micro-organismes destinés à la consommation humaine sont jugés très faibles, généralement inférieurs à 10 mg/kg. Ces concentrations sont considérées comme ne présentant pas de risque pour la santé du consommateur.

Conditions d'Utilisation et Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF)

L'avis favorable de l'ANSES est conditionné au respect strict des Bonnes Pratiques de Fabrication (BPF). Cela signifie que l'antimousse ne doit pas être présent en quantités significatives dans le produit alimentaire final et ne doit pas exercer de fonction technologique dans ce dernier. Ces exigences sont fondamentales pour garantir la sécurité et l'hygiène tout au long de la chaîne de production.

Implications pour l'Industrie et la Confiance des Consommateurs

Cette décision de l'ANSES offre une clarification importante pour les fabricants de micro-organismes et, plus largement, pour l'industrie agroalimentaire. Elle valide une pratique technique essentielle pour l'optimisation des rendements de production, tout en assurant que la sécurité alimentaire des produits finis est maintenue. Pour les professionnels de la restauration et de l'agroalimentaire, la compréhension de ces réglementations est primordiale pour garantir la conformité aux normes HACCP et pour maintenir la confiance des consommateurs dans la qualité et la sécurité de leurs approvisionnements.

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