Dans un secteur comme la restauration, la vigilance autour de la sécurité alimentaire est constante. Si l'attention se porte souvent sur l'hygiène en cuisine et les bonnes pratiques, il est également crucial de comprendre les dynamiques de la chaîne d'approvisionnement. Récemment, l'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail (ANSES) a communiqué une décision concernant un produit phytopharmaceutique, le LEIMAY. Bien qu'il s'agisse d'un changement jugé « non significatif », cette annonce est une illustration de la surveillance continue exercée sur les intrants agricoles qui peuvent, indirectement, impacter la qualité des produits que nous utilisons.
La Décision de l'ANSES concernant le LEIMAY
L'ANSES, acteur central de la sécurité sanitaire en France, a rendu une décision le 25 octobre 2023 concernant le produit phytopharmaceutique LEIMAY (numéro d'homologation 2110034). Ce produit, dont le titulaire est SUMITOMO CHEMICAL AGRO EUROPE, a fait l'objet d'une demande de modification de sa composition.
La nature exacte du changement concerne la "Mise en œuvre d'un nouveau support pour l'actif Lambda-cyhalothrine (nouvelle origine)". En d'autres termes, le transporteur ou l'agent d'enrobage de la substance active insecticide a été modifié. Conformément à l'Article 33 du Règlement (CE) N° 1107/2009, qui encadre la mise sur le marché des produits phytopharmaceutiques, l'ANSES a analysé cette modification.
Pourquoi ce changement est-il jugé « non significatif » ?
Après évaluation, l'ANSES a conclu que ce changement de composition est « non significatif et donc mineur ». Cela implique que l'altération du support de la substance active ne modifie pas les propriétés essentielles du produit d'une manière qui nécessiterait une réévaluation complète des risques pour la santé humaine, animale ou l'environnement. La substance active elle-même, le Lambda-cyhalothrine, reste la même.
- Non significatif : Le changement n'introduit pas de nouveau risque identifié majeur.
- Mineur : L'impact sur les caractéristiques ou l'efficacité du produit est considéré comme faible.
Implications pour les professionnels de la restauration et la chaîne alimentaire
Pour les professionnels de la restauration, il est essentiel de comprendre que la sécurité alimentaire ne se limite pas aux portes de leur établissement. Elle commence bien en amont, dès la production agricole. Les produits phytopharmaceutiques sont utilisés pour protéger les cultures, et leur composition est rigoureusement contrôlée.
Cette décision de l'ANSES, même pour un changement mineur, illustre plusieurs points cruciaux :
- Vigilance réglementaire : L'autorité surveille en permanence les produits utilisés dans l'agriculture, y compris les moindres modifications. C'est une garantie de la robustesse de notre système de sécurité alimentaire et un pilier du HACCP préventif.
- Traçabilité : Chaque modification est documentée et évaluée, contribuant à la traçabilité globale des intrants agricoles et, par extension, des denrées alimentaires, élément fondamental de l'hygiène alimentaire.
- Confiance des consommateurs : Savoir que de telles évaluations sont menées, même pour des changements mineurs, renforce la confiance dans la qualité et la sécurité des aliments mis sur le marché.
Il n'y a pas d'alerte spécifique pour la restauration liée à ce changement. Cependant, rester informé des décisions de l'ANSES permet aux acteurs du secteur de mieux appréhender l'environnement réglementaire et les efforts constants déployés pour garantir une alimentation saine et sûre.
La démarche de l'ANSES concernant le LEIMAY est un exemple concret de la surveillance proactive des produits agricoles. Même si le changement est mineur, cette publication rappelle l'importance de la transparence et de l'évaluation continue pour maintenir des normes élevées de sécurité alimentaire, de la fourche à la fourchette. Pour les professionnels de la restauration, cela réaffirme la solidité du cadre réglementaire qui sous-tend la qualité de leurs matières premières.